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Pen, joli coeur

Le 24 septembre 2024 par Lara Ketterer

Toujours Happy, encore People – même s’il s’en défend -, Pen est le plus : exubérant, attentionné, hypersensible, drôle, déjanté, borderline, attachant, gourmand restaurateur d’Annecy. Il coche toutes les cases du pote qu’on voudrait dans sa bande pour voir la vie de toutes les couleurs !   

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Pen - © Quentin Laurent

Recto

Tilt : Petit, tu voulais faire quel métier ?
Pen : Je voulais être cuisinier, et en 6e (à Cluses), au forum des métiers, je rencontre un cuisinier en fin de carrière totalement aigri. Il m’a dégoûté de la cuisine ! J’étais bon en math… Je suis devenu comptable !

Et du coup, ton premier job ?
Comptable chez Xerox. Le boss a senti que j’avais aussi  des capacités de vendeur. J’ai donc fait un second BTS, en force de vente. Et lors de mes études à Annecy, j’ai découvert le monde de la nuit ! La suite, on la connaît : le Happy People durant 13 ans. En 2010, j’ai plus l’âge des discothèques, mais l’envie de revenir à mes premières amours, j’ouvre mon resto ! La boucle est bouclée !

Que dirait le gamin que tu étais, face à toi, là ?
C’est qu’il est toujours là !! Et il me dit : “Profite, fais le con, mais sois pas méchant !”

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton job ?
Le contact ! Je rencontre des tas de gens, de tous les milieux, et sans bouger de chez moi ! Et  j’aime faire plaisir, par la bouffe, l’ambiance décontract, les attentions…

Et ce dont tu te passerais bien ?
La charge mentale. Chaque matin se demander si tes employés seront là ou pas, à l’heure ou pas. C’est le bordel depuis le Covid… 

Ta plus grande fierté ?
Euh… Peut-être d’avoir contribué, en son temps, à une certaine ouverture d’esprit envers le milieu gay ? De ne pas avoir la grosse tête, d’aimer parler avec tout le monde.

Un regret ?
S’il y en a un, c’est celui d’avoir trop mis de côté ma vie sentimentale. T’as pas le temps dans ce métier ! Même pas besoin de meubler un vide, tellement ta vie est remplie. Et puis, on s’habitue. C’est pratique : on ne s’expose pas à la douleur d’une rupture… Je suis un hypersensible, ça se voit, non ? Mais va falloir quand même penser à mes amours, au lieu de voir toujours mes amis… Je ne sais pas faire et ça ne m’empêche pas d’être heureux !

Ton prochain rêve ?
Travailler dans l’humanitaire ! Ou bosser auprès de personnes en fin de vie, les faire rire sur leur dernier sprint. Ça sera mon prochain job !

Le don que tu voudrais avoir, qui te manque ?  
L’égoïsme, pour me protéger. Ou la téléportation pour voyager. Comme j’ai peu de temps pour moi, ça m’éviterait d’en perdre dans l’avion ! Hop, tu te téléportes, tu vas goûter une bonne cuisine du monde avec tes potes, ça s’est sympa ! Et écolo…

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Pen - © Quentin Laurent

Quels conseils donnerais-tu à l’enfant que tu étais ? 
Jusqu’à l’adolescence : “tu t’en fous des autres !” J’étais une tête d’ampoule, pas super populaire, on va dire. “Mais apprends le judo ! Ça peut servir…” (rires)

Ton surnom ?
Pen, pour Pénélope Jolicœur ! Un surnom pour bouclier ! Les insultes glissent davantage quand elles ne sont pas associées à ton vrai nom. Et rares sont ceux qui savent comment je m’appelle. Pénélope vient de mes premières sorties Drag Queen, en 95. On était alors des créatures très maquillées, exubérantes, des faux cils de 8 cm, des perruques démentielles, des talons d’un autre monde, On ne cherchait pas à ressembler à une femme, comme les drags de maintenant. On était dans le too much, puissance 10. J’ai d’abord été la Callas, toujours couché sur les banquettes à chanter. Et puis, à force de me remettre du rouge à lèvre (qui tenait jamais longtemps au Happy People !!), on m’a appelé Pénélope, comme dans les fous du volant ! Pénélope la nuit, Pen le jour. Pénélope n’existe plus. Pen est resté.

Ce que tes copains disent de toi ?
Un gentil borderline ! Et toujours là si besoin.

Ton occupation préférée, en dehors du resto ?
J’adore marcher. Et cuisiner pour les potes !

Ta devise ?
Ça pourrait être pire ! (rires)

Tu gagnes 1 million au loto, t’en fais quoi ?
Je le place pour en avoir 2 !

Si tu pouvais passer une journée avec une personnalité de l’Histoire, laquelle choisirais-tu  ?
La mère d’Hitler. Pour la faire avorter. Une rencontre pour tout changer…

Et pour un dîner avec une célébrité, ce serait qui ?
Pour une bonne bouffe qui part en live : avec Maïté !! (la Cuisine des Mousquetaires)

La dernière série que tu as dévorée ?
Those about to die, avec Anthony Hopkins.

Quelle est la partie de ton corps que tu préfères ?
Celle que les autres dégustent ! (rires)

Ton héros de fiction ?
Superman, le mec sympa, un peu bobet, mais, clac clac, il enlève ses lunettes, et voilà le héros humble !

Et dans la vraie vie ?
Marie Pasteur, c’est elle qui a fait les recherches pour lui !