HeritageBike : dans le peloton de tête
Ça mouline dans les cerveaux annéciens ! On peut même se vanter d’avoir, chez nous, les plus beaux vélos de France. Non, je rectifie : de la galaxie ! OK, je suis raide dingue de ceux qui sortent des Ateliers HeritageBike à Annecy-le-Vieux.
Au guidon ?
Le tandem de départ, Xavier Wargnier et Guillaume Monsigny. Une passion commune : les belles mécaniques et les préoccupations écologiques.
Dans le rétro ?
Xavier : “Voilà 5 ans, je cherchais un vélo électrique. Et en poussant la porte des magasins, j’ai trouvé que tous les vélos se ressemblaient, aucun ne faisait battre mon cœur. Et à ma grande stupeur, même des marques françaises faisaient fabriquer à l’autre bout du monde. Je suis reparti bredouille. Et lors d’un évènement que j’organisais, Les Sommets, j’ai été challengé par le journaliste David Abiker, qui sur scène me demande : “Et toi, tu vas faire quoi pour la planète ?” Au bluff, j’ai répondu, “l’année prochaine, je reviens ici avec un vélo qui aura un vrai design original et en plus il sera fabriqué en France !” Quelques jours plus tard je retrouvais Guillaume, mon beau-frère, alors designer automobile, et dans un moment de délire, on a dessiné le vélo de nos rêves ! Dans notre tête, on s’inspirait de la moto de Steeve Mac Queen dans la Grande Évasion. On a revu le film il y a peu, et en fait, pas du tout ! (rires) On a cassé notre tirelire pour faire un proto, qu’on a présenté au Sommet, comme promis, l’année suivante. Et l’accueil a été incroyable ! Les médias, Paris Match en tête, se sont emballés… L’entreprise était lancée.”
Pleins phares sur :
Mon chouchou, le modèle iconique, l’Héritage Origine : courbes et géométrie racée du cadre en acier, pneus larges, fourche télescopique inversée, moteur avec boîte de vitesses automatique comme sur une voiture (ils ont gagné des prix au CES de Las Vegas avec), pas de chaîne ni dérailleur, mais une courroie en carbone, un grand phare à l’avant (des phares qui intensifient l’éclairage au freinage ou clignotent d’eux-mêmes quand il faut piler !), des éléments en cuir et le clou du spectacle, un réservoir qui n’est pas là juste pour faire beau. Son capot renferme un espace de rangement pour l’antivol, un traceur GPS qui vous prévient de tout mouvement suspect et localise votre monture, et une alarme 100 décibels qui devrait faire son p’tit effet ! On aurait pu aussi choisir le VTT qui vaut le détour, plus facile à assumer ?
Sous la pédale ?
Le moteur et la batterie amovible sont placés au niveau du pédalier offrant un centre de gravité le plus bas possible et une performance au taquet, dépassant les 100 km d’autonomie. “On le choisit souvent pour le look, mais l’expérience utilisateur est juste magique : il est aussi performant que confortable. Et éco-responsable !”
L’écurie ?
Cette fière monture sort tout droit de l’atelier des Glaisins (bureau d’étude et show-room). Pour l’assemblage, 2 sites dans les Pyrénées et au Mans. “Tous les acteurs de la filière nous ont dit : il faut fabriquer en Asie, les gens, c’est le prix qui les intéresse. A l’opposé de nos convictions ! On a choisi les circuits courts. N’étant pas du milieu, on n’avait pas conscience que c’était fou et on l’a fait. On s’est adressé à des artisans du coin pour les prototypes et on les a aidés à grandir pour qu’ils fassent de la petite série, tout ça pour relocaliser en France un savoir-faire perdu.” Le cuir vient du Grand Bornand, les selles de Macon, les fibres de carbone et de lin de la Creuse, les suspensions de Toulouse, les moteurs de St Quentin-Fallavier…
Au compteur ?
5 modèles de vélos, 1 side et 1 moto. Et 500 vélos numérotés vendus en séries limitées. Tarifs high level forcément : de 4990 à 11990 €. Le prix du rêve…
En roue libre ?
Les projets ? Ouvrir, en janvier, un 3e atelier d’assemblage à Annecy, ils cherchent des locaux… “Et réfléchir à de nouveaux modèles, à l’image de la moto qu’on vient de sortir…”