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Un reconverti en vaut 2 !

Le 8 décembre 2023 par Jean-Michel Rallet

Avant la réussite, c’était : à 40 ans, conduire une auto teutonne de 2 tonnes du bout des doigts, avoir à 50 ans une Rolex au poignet. Et à 60, un bracelet électronique à la cheville ! Alors qu’aujourd’hui, si à 30 ans, tu n’as pas financé ta reconversion avec ton CPF*,tu as foiré ta life…

 

*Attention : on parle de reconversion professionnelle. CPF ne signifie pas Changement de Profession de Foi !
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© Christophe Pouget

La presse se fait souvent écho de ces changements de vie originaux… De cette vendeuse en corsetterie devenue guide touristique dans les gorges du Fier ; du cadre en burn out qui s’enflamme pour sa nouvelle vie au four et au moulin, jusqu’à ce que le réveil matinal dominical fasse retomber le soufflé ; ou de ce couple parisien en télétravail qui revient sur les terres annéciennes de leurs aïeux “parce qu’une tartiflette aura toujours meilleur goût au bord du Thiou qu’au bout des Champs”.

Alors oui, parfois ces virements de cap sont la conséquence d’un accident de parcours : une rupture avec l’être cher (je ne parle pas ici du budget Saint Valentin) ; ou encore une séparation brutale avec des membres proches auxquels –  comme Philippe Croizon* - on était pourtant très attachés ; un limogeage sans ménagement par un management sans cœur, mais pas sans reproche…

Changement de terrain

Pour les sportifs professionnels, la reconversion est le passage obligé vers un nouveau départ. Certains tentent un 360° pour espérer retomber sur leurs pattes et finissent commentateur du dimanche sur le bord du terrain. Les plus aventureux risquent le hors-piste en sortant de leur zone de confort. Après avoir remisé ses planches et sa carabine, Martin Fourcade soutient nordicus qu’Annecy est en été une Terre de Biathlon et file tout schuss sur des planches du théâtre.

 

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© Christophe Pouget

Mais le sentier de traverse de la reconversion est aussi semé d’embûches lorsqu’on change de branche. Le fantasme du retour à la nature se heurte bien souvent à la réalité économique. Passer de la planche à billets de la finance genevoise au plancher des vaches permet de soigner une mammite, mais rarement de faire bouillir la marmite. Au final, l’Abondance ne porte pas si bien son nom.

Et ceux qui ont mis les voiles pour aller au bout du lac, voire au-delà, car on leur aura conté que l’eau y était plus verte, la vie plus douce et la fondue plus belle, reviennent au port : sans regret, car ils auront appris plus sur eux-même que dans n’importe quel livre de développement personnel.

Quant à moi, j’ai bifurqué sur le chemin caillouteux de la reconversion. Dirigeant d’un fond d’investissement, « un changement de vie (in)volontaire » (titre de mon spectacle) m’a renvoyé à mes rêves d’ado. Après avoir brassé des millions, je raconte des histoires à 2 balles : je suis aujourd’hui auteur comédien humoriste. Finalement, du capital au non essentiel, il n’y a qu’un pas… encore faut-il le faire !

 

*Ouvrier quadri amputé suite à une décharge de 20 000 volts, Philippe Croizon est aujourd’hui un aventurier-conférencier pour qui « tout est possible ! »

+ d’infos

Jean-Michel Rallet sera en spectacle salle Pierre Lamy le 8 décembre, au Craic (Novotel) le 9 décembre 2023.