Esprit Sein
“Quand Margot dégrafait son corsage, tous les gars du village étaient là”, chantait Georges Bras-seins. Reluqués, fantasmés, désirés, les seins sont pourtant, paradoxalement, sous- exploités dans l’acte sexuel, relégués au rang de préliminaires. Dommage !
Sein glinglin
Parce que, selon une étude de 2006, 81,5% des jeunes femmes ressentent du plaisir lors de la stimulation de leurs hémisphères. Les priver d’une exploration attentive, négliger leur potentiel érogène pourrait donc filer le seum à votre dulcinée. Elle se sentirait obligée, comme 59% des femmes, de vous réclamer d’être davantage globes-tâteur.
Mais comment les seins peuvent-ils être autant désirés et en même temps, une fois dans l’action, oubliés du plaisir ? Inutile d’avancer à tétons sur cette question ! La philosophe Camille Froidevaux-Metterie, dans son livre «Seins. En quête d’une libération», pointe une explication majeure. Les hommes, obsédés par leur ithyphalle, seraient persuadés que la sexualité consiste à descendre le plus rapidement possible au rez-de-chaussée pour arroser les plantes. Inutile donc de perdre du temps sur le balcon. Se comportant en «lolos-Ferrari», ils se contentent d’un pelotage Formule 1 des pare-chocs avant. Senna que le bât blesse ! Le Robert en deux volumes mérite bien mieux qu’un rapide coup d’œil.
SOS mes deux seins
En réalité, si les seins restent sous-utilisés dans la quête du plaisir, ce n’est pas seulement à cause de cette conception phallocentrée de la sexualité masculine. Ce serait trop simple.
Depuis des siècles, un ensemble d’injonctions et de freins culturels, sociaux, religieux ou politiques empêche les femmes de se réapproprier leurs boobs pour en faire un objet de plaisir et de liberté personnelle. Il suffit de constater les injures que reçoivent les Femen quand elles les exhibent. On a l’impression, comme l’écrit l’universitaire américaine Marilyn Yalom, que “le sein a appartenu à tout le monde dans l’histoire, sauf aux femmes !”.
De plus, de nombreuses femmes sont complexées par leurs attributs, trop petits, trop gros, trop tombants, trop écartés… Un tiers d’entre elles n’aiment pas les regarder. Difficile d’assumer sa silhouette sous la couette dans ces conditions. Pour rassurer votre partenaire, si cela est nécessaire, il est indispensable d’accorder la plus grande attention à ces reliefs frémissants. Comment faire ?
Des seins animés
Caresser un sein est quasiment un art. Prendre son temps d’abord. Hors de question de se jeter dessus à peine avoir dit bonjour. Votre chouchou sera une vraie crème s’il le déguste lentement, comme une bonne pâtisserie. C’est la seule manière d’avoir un sein honoré. Sans aller jusqu’à mobiliser les ressources d’un sex shop, pompes à tétons, pinces ou chaînes, on peut déjà trouver son bonheur en massant, suçant, mordillant, pinçant, effleurant (avec les doigts, un plumeau, etc…), le mamelon, l’aréole, la surface entière ! En alternant, pourquoi pas, le chaud et le froid. Sans oublier la fameuse « cravate du notaire », si l’anatomie s’y prête. Bref, le répertoire est infini. Vous avez largement de quoi lui offrir un cadeau de Noël mammaire !
Si vous savez vous y prendre, vous pourrez ainsi constater que les seins ne sont pas de glace, et qu’ils participent pleinement à l’excitation. Des études ont montré que les caresser active les mêmes régions du cerveau que la stimulation des organes sexuels. Certaines femmes peuvent atteindre l’orgasme de cette manière. Les tétons, par exemple, seraient au sein ce que la partie externe du clitoris est à la vulve : le point le plus sensible et donc le plus susceptible de procurer du plaisir. La zone plus foncée autour du mamelon, l’aréole, « parce qu’elle le vaut bien » son statut de zone érogène réactive, gonfle au moment de l’orgasme.
Vous voyez, les seins ne sont pas là que pour nourrir les bébés ou faire joli dans le décor ! Si vous voulez devenir le Boob l’éponge de votre chérie, n’hésitez donc pas à lui prodiguer un festival d’animations. A coup sûr, vous allez cartooner !